Espaces industriels d’envergure et défis culturels : le cas du Hangar Y, entre réhabilitation et style industriel

With the decline of industrial activity, many buildings have been left in a state of abandonment. These once bustling production sites are now often seen as doomed to decay or demolition. However, there’s a shift happening as people begin to recognize the cultural significance of these structures and the loss that would come with their destruction. This has led to a surge of rehabilitation projects, breathing a new life into these spaces. This thesis focuses on the transformation of abandoned industrial sites into cultural spaces, particularly through the lens of the industrial style, which reinvigorates these places with a fresh aesthetic appeal. Although these brownfields are a consequence of industrial downturns, they now serve a twofold purpose: they preserve industrial memory and provide new areas for use. Contemporary art, facing its own institutional challenges, has found a new home in these revitalized sites. Yet, amidst this progress, an essential question emerges: are these rehabilitations genuinely aimed at preserving heritage, or are they primarily motivated by profitability, leveraging a trendy aesthetic? The case of Hangar Y in Meudon, originally built as an airship laboratory in 1879 and now repurposed as a contemporary art space, highlights these complexities. By examining its history and development, we can uncover both the opportunities and challenges inherent in converting industrial heritage, such has the interactions between public and private. This research, which weaves together history, art history, architecture and cultural management, invites reflection on the sustainability of industrial heritage and prompts us to consider contemporary society’s role in appreciation and reinterpreting it.

Avec la désindustrialisation, de nombreux édifices se retrouvent à l’abandon, laissant derrière eux des espaces en friches souvent promis à la ruine ou la démolition. Mais ce destin semble changer avec l’arrivée de la reconnaissance du patrimoine industriel et la perte mémorielle qu’engendrerait la destruction de ces lieux. C’est ainsi qu’aujourd’hui l’on retrouve de nombreux projets de réhabilitation de ce patrimoine en nouveaux espaces. Ce mémoire s’intéresse à la reconversion des sites industriels en espaces culturels à travers l’émergence du style industriel réinvestissant ces lieux d’une nouvelle esthétique. Si ces friches sont nées du déclin de l’industrialisation, elles possèdent aujourd’hui une double fonction : préservation de la mémoire industrielle et offre de nouveaux espaces libres d’occupation. Ces espaces trouvent un nouveau public dans un domaine en pleine une crise institutionnelle : l’art contemporain. Mais si elles séduisent les artistes, architectes, investisseurs et autres, une question se pose : ces réhabilitations se font-elles réellement dans le but d’une valorisation du patrimoine ou bien seulement dans une logique de rentabilité profitant d’une esthétique à la mode ? L’étude du Hangar Y à Meudon, ancien hangar à dirigeable datant de 1879 et aujourd’hui réhabilité en espace d’art contemporain, illustre ces enjeux. À travers son parcours, on distingue les enjeux et les limites de la reconversion de ce patrimoine dont le dialogue entre acteurs publics et privés. En croisant histoire, histoire de l’art, architecture et gestion culturelle, ce travail propose une réflexion sur la pérennité du patrimoine industriel et interroge le rôle de la société contemporaine dans la valorisation et la réinterprétation de ces espaces.