“Our language means nothing to describe the smells world," writes Patrick Süskind in his book Perfume published in 2006. Nevertheless, Alain Corbin, historian of sensibilities, dedicates an entire book on Smell and social imagination in the 18th and 19th centuries, in which he analyses the different "Olfactory revolutions" conducted in France. Joel Candau, meanwhile, described from an anthropological point of view the impact of Smell on various people from different categories of work. Moreover, if language cannot convey the Smell we experience, what is the significance of France as a symbol of the perfume industry? A long valorisation process has resulted in the creation of the olfactory patrimony. For decades, the Musée du Parfum Fragonard in Paris (1978), Musée International de la Parfumerie the in Grasse (1989), and the Osmothèque or Conservatoire international des Parfums (1990) in Versailles aimed at describing the fragrance and perfume industry evolution, as well as highlighting and preserving that olfactory heritage. It is, therefore, possible to represent perfumes through words, pictures, and objects to a large audience. However, these museums are also the result of another project than the one mentioned earlier. Beyond an exhaustive review of the history of perfumes and fragrances, they aspire to preserve and enhance the olfactory universe created by humanity. Yet, that thesis aspires to redraw the fragrance and perfume industry recognition history as part of the French patrimony, to think about how and by whom that process had started, and which are the problems that arise from such a process. The methodology follows a historical and musicological approach. It is about understanding when the knowledge and the practices related to smell production start to be conserved. In that case, the goal is to highlight that process's origins and analyse its evolution. Some problems can arise: - What decisions were made to preserve the olfactory heritage? - Is it possible to observe a change in the cultural value of some objects? - What is the actual meaning of fragrance and perfumery? - Which fragrances are presented? How? - Does the exhibited objects are different depending on the institutions? In that way, which musicological choices were made? - Where are the companies in the process? - Do historians of perfume and perfumery share the same narrative? Do they emphasise the same issues? - What is the role of heritage institutions and companies in this process?

« Notre langage ne vaut rien pour décrire le monde des odeurs » écrit Patrick Süskind en 2006 dans son roman intitulé Le Parfum. Pourtant l’historien de la sensibilité Alain Corbin a dédié un livre entier à L'Odorat et l'imaginaire social au XVIIIe et XIXe siècles, dans lequel il retranscrit les différentes « révolution olfactives » opérée en France. Joël Candau, quant à lui parvient à analyser d’un point de vue anthropologique l’impact des odeurs sur différentes catégories de personnes en fonction de leur métier. De plus, si le langage ne peut transcrire ce que nous sentons, comment la France peut-elle être considéré comme un pays de référence concernant l’industrie du parfum ? Le patrimoine olfactif français s’est construit au fil d’un long processus de mise en valeur. Depuis plusieurs décennies maintenant, le Musée du Parfum Fragonard à Paris (1978), le Musée international de la parfumerie de Grasse (1989), l’Osmothèque ou Conservatoire international des Parfums (1990) à Versailles, se donnent pour objectif de décrire l’évolution de la parfumerie et du parfum, de mettre en lumière et de préserver ce patrimoine olfactif. Il semble donc possible de décrire par des mots, des images et des objets le « monde des odeurs » à un large public. Toutefois, les musées qui viennent d’être cités témoignent d’un autre projet que celui poursuivit par l’historien mentionné plus haut. Ils ne font pas seulement une revue historique de la chronologie de la parfumerie et du parfum, ils visent à conserver et valoriser l’univers olfactif créé par l’homme. Ainsi, ce mémoire a pour objectif de retracer l’histoire de la reconnaissance de la parfumerie et du parfum en tant que partie intégrante du patrimoine français, de comprendre comment et par qui cette dynamique a été enclenchée, et quelles sont les problématiques émanant d’un tel processus. L’approche est alors historique et muséologique. Il s’agit de comprendre quand les savoirs et les pratiques relatifs à la production d’odeurs commencent à être conservés. De ce fait, l’objectif est de commencer par mettre en lumière ce qui est à l’origine de ce processus et d’en observer l’évolution. Les questions sont alors : - Quel choix est opéré dans le patrimoine olfactif à préserver ? - Peut-on attester d’une évolution de la vision de la valeur de certains objets ? - Que recouvrent les mots parfumerie et parfum ? - Quelles substances sont présentées ? et comment ? - Les objets présentés sont-ils différents selon les institutions ? Dans ce cas, quels choix muséographiques sont faits ? - Quelle place occupent les entreprises dans ce processus ? - Les historiennes et les historiens du parfum et de la parfumerie font-ils la même histoire ? Mettent-ils l’accent sur les mêmes questions ? - Quel rôle joue les institutions du patrimoine et les entreprises dans ce processus ?

La patrimonialisation des odeurs : entreprises et institutions patrimoniales liées au parfum et à la parfumerie française à l’époque contemporaine

GAUDRY, CHARLOTTE ADA DOMINIQUE
2022/2023

Abstract

“Our language means nothing to describe the smells world," writes Patrick Süskind in his book Perfume published in 2006. Nevertheless, Alain Corbin, historian of sensibilities, dedicates an entire book on Smell and social imagination in the 18th and 19th centuries, in which he analyses the different "Olfactory revolutions" conducted in France. Joel Candau, meanwhile, described from an anthropological point of view the impact of Smell on various people from different categories of work. Moreover, if language cannot convey the Smell we experience, what is the significance of France as a symbol of the perfume industry? A long valorisation process has resulted in the creation of the olfactory patrimony. For decades, the Musée du Parfum Fragonard in Paris (1978), Musée International de la Parfumerie the in Grasse (1989), and the Osmothèque or Conservatoire international des Parfums (1990) in Versailles aimed at describing the fragrance and perfume industry evolution, as well as highlighting and preserving that olfactory heritage. It is, therefore, possible to represent perfumes through words, pictures, and objects to a large audience. However, these museums are also the result of another project than the one mentioned earlier. Beyond an exhaustive review of the history of perfumes and fragrances, they aspire to preserve and enhance the olfactory universe created by humanity. Yet, that thesis aspires to redraw the fragrance and perfume industry recognition history as part of the French patrimony, to think about how and by whom that process had started, and which are the problems that arise from such a process. The methodology follows a historical and musicological approach. It is about understanding when the knowledge and the practices related to smell production start to be conserved. In that case, the goal is to highlight that process's origins and analyse its evolution. Some problems can arise: - What decisions were made to preserve the olfactory heritage? - Is it possible to observe a change in the cultural value of some objects? - What is the actual meaning of fragrance and perfumery? - Which fragrances are presented? How? - Does the exhibited objects are different depending on the institutions? In that way, which musicological choices were made? - Where are the companies in the process? - Do historians of perfume and perfumery share the same narrative? Do they emphasise the same issues? - What is the role of heritage institutions and companies in this process?
2022
Smells patrimonialisation: companies and institutions related to fragrance and the French perfume industry in the contemporary era
« Notre langage ne vaut rien pour décrire le monde des odeurs » écrit Patrick Süskind en 2006 dans son roman intitulé Le Parfum. Pourtant l’historien de la sensibilité Alain Corbin a dédié un livre entier à L'Odorat et l'imaginaire social au XVIIIe et XIXe siècles, dans lequel il retranscrit les différentes « révolution olfactives » opérée en France. Joël Candau, quant à lui parvient à analyser d’un point de vue anthropologique l’impact des odeurs sur différentes catégories de personnes en fonction de leur métier. De plus, si le langage ne peut transcrire ce que nous sentons, comment la France peut-elle être considéré comme un pays de référence concernant l’industrie du parfum ? Le patrimoine olfactif français s’est construit au fil d’un long processus de mise en valeur. Depuis plusieurs décennies maintenant, le Musée du Parfum Fragonard à Paris (1978), le Musée international de la parfumerie de Grasse (1989), l’Osmothèque ou Conservatoire international des Parfums (1990) à Versailles, se donnent pour objectif de décrire l’évolution de la parfumerie et du parfum, de mettre en lumière et de préserver ce patrimoine olfactif. Il semble donc possible de décrire par des mots, des images et des objets le « monde des odeurs » à un large public. Toutefois, les musées qui viennent d’être cités témoignent d’un autre projet que celui poursuivit par l’historien mentionné plus haut. Ils ne font pas seulement une revue historique de la chronologie de la parfumerie et du parfum, ils visent à conserver et valoriser l’univers olfactif créé par l’homme. Ainsi, ce mémoire a pour objectif de retracer l’histoire de la reconnaissance de la parfumerie et du parfum en tant que partie intégrante du patrimoine français, de comprendre comment et par qui cette dynamique a été enclenchée, et quelles sont les problématiques émanant d’un tel processus. L’approche est alors historique et muséologique. Il s’agit de comprendre quand les savoirs et les pratiques relatifs à la production d’odeurs commencent à être conservés. De ce fait, l’objectif est de commencer par mettre en lumière ce qui est à l’origine de ce processus et d’en observer l’évolution. Les questions sont alors : - Quel choix est opéré dans le patrimoine olfactif à préserver ? - Peut-on attester d’une évolution de la vision de la valeur de certains objets ? - Que recouvrent les mots parfumerie et parfum ? - Quelles substances sont présentées ? et comment ? - Les objets présentés sont-ils différents selon les institutions ? Dans ce cas, quels choix muséographiques sont faits ? - Quelle place occupent les entreprises dans ce processus ? - Les historiennes et les historiens du parfum et de la parfumerie font-ils la même histoire ? Mettent-ils l’accent sur les mêmes questions ? - Quel rôle joue les institutions du patrimoine et les entreprises dans ce processus ?
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patrimonialisation
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